2014-01-07 Perpignan : des moutons victimes d'actes de cruauté et de zoophilie
Une promeneuse a découvert une scène sordide samedi matin sur un terrain vague au bout du chemin de la Poudrière.
"Les animaux gisaient là après avoir subi des sévices barbares. La justice humaine est impuissante face à ça. Mais comment peut-on faire une chose pareille ? Mais regardez ce qu'ils leur ont fait". Lundi, Mme Cinca ne pouvait contenir ses larmes en revenant sur les lieux où elle a découvert samedi matin une scène sordide. Comme tous les jours, elle était allée promener ses deux chiens avec son mari au bout du chemin de la Poudrière, à la sortie de Perpignan, limitrophe avec la commune de Bompas. "On est arrivé vers 8 h 15. On s'est arrêté. Et là, j'ai dit à mon mari : 'Tu vois ce que je vois ?'. Il m'a répondu : 'Ne descends pas'. Mais je me suis approchée et j'ai découvert ça".
"C'était l'horreur"
Au bord d'un chemin, sur un terrain vague jonché de déchets, gisent un mouton et deux brebis, littéralement massacrés. Les animaux ont subi de terribles sévices à en juger par les lésions sur l'ensemble de leurs corps, les flancs lardés de coups de couteau, l'un brûlé sur le dos, un autre au niveau de la tête avec un œil crevé. Tous auraient subi des actes de zoophilie. "C'était l'horreur. Ils ont essayé aussi de leur arracher une partie de leur toison et ils leur ont coupé des morceaux de peau. Ils se sont acharnés", explique encore Josette Gil, présidente de l'Association catalane de protection animale.
Avec une émotion, pour elle aussi, toujours aussi vive que samedi lorsqu'elle a aussitôt été appelée pour venir constater l'innommable. A quelques pas de là en effet, apparaît un véritable champ de bataille. Partout sur le sol, des poignées de laine ensanglantée restent accrochées aux broussailles et laissent imaginer de la violence des faits.
Et un tas de bouteilles de bière répandues autour des cadavres présume d'une soirée alcoolisée. Suscitant une multitude d'interrogations. Ces bêtes ont-elles été transportées et tuées sur place ? Ont-elles été jetées et abandonnées au hasard ? D'où viennent-elles, d'autant qu'aucun ovin ne serait en pâture dans le secteur ? Quel but à ce carnage ? Toutes les boucles d'identification des animaux ont été sectionnées et ont disparu. Les deux femmes ont effectué un ratissage du secteur pour tenter de retrouver une de ces bagues ou le moindre indice permettant au moins de déterminer la provenance des moutons. Et vain...
Et ce n'est pas tout. Environ 300 mètres plus loin, en bordure immédiate de la route, à l'entrée d'un terrain couvert de gravats, un autre mouton a été découvert, ayant subi le même sort que ses congénères. Ou peut-être pire... Etranglé de surcroît par un fil métallique, les pattes ficelées à son cou.
"Pour eux, c'est un jeu"
"Quand on les a trouvés ils n'étaient pas froids. Cela s'est passé dans la nuit précédente. La veille, on était déjà passé là et ils n'y étaient pas. En 30 ans, on n'a jamais vu ça.", précise Mme Cinca. Et Josette Gil d'ajouter : "C'est extrêmement choquant. J'en ai la gorge nouée. Ce n'est pas possible que l'on fasse souffrir des animaux de cette manière. Pour moi, ils les ont volés ou achetés au noir. Il faut retrouver les gens qui ont fait ça pour qu'ils ne continuent pas. Car, visiblement, pour eux c'était un jeu. Ils s'amusaient. Mais quand on voit ce dont ils sont capables sur des animaux, c'est très inquiétant. Ça dépasse l'imagination. Et on ira jusqu'au bout de cette affaire".
Samedi, elles ont immédiatement contacté les services de la police nationale qui se sont rendus sur place pour procéder aux constatations. Une société d'équarrissage aurait également été contactée dans la foulée afin d'enlever les dépouilles. Et, lundi après-midi, les deux femmes se sont rendues ensemble au commissariat afin de déposer une plainte contre X pour 'maltraitance et actes de cruauté envers animaux'. Une enquête devrait être ouverte.