2001-02-01 La zoophilie fortune des exploiteurs de misère

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Une rumeur évidemment confirmée bien que ces soit-disant cassettes ne semblent pas être connues des premiers susceptibles d'y avoir accès en Europe... On appréciera l'amalgame entre la zoophilie, le SNEG et le colonialisme. Il est courant depuis quelques années de voir exploiter la thématique de l'homosexualité et de la zoophilie comme des perversions importées pour alimenter un courant réactionnaire et fondamentaliste en Afrique.


La zoophilie, fortune des exploiteurs de misère par Bethuel Kasamwa Tuseko Zambie, 01-02-2001

(Syfia Zambie) Contre une poignée de dollars, de jeunes Zambiennes sont contraintes à des actes sexuels contre nature filmés pour des circuits pornographiques occidentaux. Horrifiés, les Zambiens réagissent et stigmatisent la misère à laquelle on les a réduits.

"Que notre misère noire ne soit pas exploitée par les Blancs pour nous ridiculiser chez eux avec ces vidéos pornographiques. C'est méchant que les mêmes Blancs qui nous ont apporté le christianisme puissent nous apporter aujourd'hui la prostitution avec des chiens. Qu'on nous respecte même si nous sommes des pauvres !", pouvait-on lire sur les calicots portés par des femmes de la Saint Lawrence Catholic Women's League de Mufurila, une ville minière de la Copperbelt, au nord de Lusaka en Zambie, qui manifestaient le 12 novembre dernier. Ces femmes en colère étaient descendues dans la rue pour protester contre la multiplication des actes de zoophilie dans leur pays et pour soutenir le gouvernement décidé à lutter contre cette nouvelle forme de violence contre les femmes. Depuis un an déjà, des rumeurs circulent que pour 1000 dollars américains de jeunes Zambiennes, âgées de13 à 20 ans, acceptaient d'avoir, à visage découvert, des rapports sexuels avec des chiens. La même rumeur, de plus en plus persistante, affirmait que les expatriés qui financent ces actes de zoophilie filmaient ces scènes et envoyaient les cassettes en Europe où elles rapportent gros.

Une rumeur confirmée.

Les enquêtes menées par la police dans la capitale ainsi qu'à Ndola, Livingstone, et Kabwe ont confirmé ces bruits. Ainsi, début octobre 2000, le ministre de l'Intérieur, le Dr Peter Machungwa, a signé un arrêté expulsant du territoire zambien, un Chypriote grec, Marios Constantinous. Celui-ci avait été pris en possession d'une cassette qu'il avait réalisée dans un quartier de Lusaka où l'on voyait de jeunes filles s'accoupler avec des chiens. Selon le quotidien Zambia Daily Mail du 13 novembre 2000, cet homme est l'un des expatriés européens et asiatiques qui opèrent dans l'ombre et poussent des jeunes filles à ces actes révoltants grâce à l'appât du billet vert. Pasteur d'une assemblée protestante d'origine mormone dans le quartier Kaunda Square à l'est de Lusaka, Andrew Mbewe, sexagénaire, ne cache pas sa perplexité : "Depuis le jour où notre ministre de l'Intérieur a confirmé que certains expatriés font coucher les chiens avec nos filles, je suis psychologiquement devenu presque fou. Je sens qu'il y a des nerfs qui ont claqué quelque part dans mon cerveau. Car je ne m'imaginais pas que des choses pareilles pouvaient arriver dans ce monde et surtout dans un pays comme le nôtre, déclaré Nation chrétienne en 1991". Le désarroi des Zambiens face à ce phénomène est perceptible sur leurs visages. Ils craignent que ces accouplements contre nature n'apportent des maladies sexuellement transmissibles plus graves que le sida et aussi des malédictions inédites. "Ce nouveau phénomène ne tuera pas que les femmes mais elle tuera toute notre nation car ces filles qui s'accouplent avec des chiens ne peuvent plus mettre au monde", soutient la coordinatrice de l'Ong Family Health Educators qui s'occupe de la sensibilisation des femmes contre le sida. Certaines craignent qu'en dépit de la fermeté du gouvernement, les proxénètes aient encore de beaux jours devant eux. Frederik Wape, menuisier à Mwape, ne cache pas son pessimisme : "Il y a des pédophiles qui croupissent aujourd'hui en prison dans ce pays. Mais, en dépit de la rigueur des lois, les autres toujours en liberté s'entêtent dans leurs crimes et n'en démordent pas" Si les autorités ne peuvent recenser toutes les jeunes filles qui se livrent à la prostitution, il apparaît certain que les lycéennes qui acceptent cette forme d'humiliation, le font pour pouvoir payer leurs études que leurs parents dans la misère ne peuvent assurer. Chauffeur, licencié depuis 1998 de la Zambia Consolidated Mines Copper à Kitwe, Jacob Chirwa condamne la privatisation des mines qui a jeté à la rue plus de 900 000 pères de famille. "L'Etat privatise les entreprises sur injonction de la Banque mondiale et du Fmi. On nous licencie et on ne nous donne même pas un sou. Conséquence, explique-t-il, l'éducation dans notre pays est aujourd'hui l'apanage des enfants des riches. A titre d'exemple, les frais de scolarité à la Saint John Convent School sont désormais payés en dollars. Voilà pourquoi nos enfants mordent facilement à l'appât des dollars de la zoophilie pour ne pas rater leurs études". Une situation que résument de façon lapidaire les femmes qui ont défilé à Mufurlira sur une de leurs banderoles : "La Banque mondiale et le Fmi poussent nos filles à se prostituer avec des chiens dans notre pays".

Source: http://www.syfia.info/index.php5?view=articles&action=voir&idArticle=1114