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Il s’est intéressé à des cas rares de zoophilie exclusive au sujet desquels le chercheur a publié un premier article en 2002. Selon lui, une meilleure compréhension de la zoophilie pourrait éclairer aussi l’ensemble des pratiques sexuelles « divergentes » parce que selon lui elle est souvent associée à d’autres formes de sexualité déviante avec lesquelles elle partagerait des caractéristiques. | Il s’est intéressé à des cas rares de [[zoophilie]] exclusive au sujet desquels le chercheur a publié un premier article en 2002. Selon lui, une meilleure compréhension de la zoophilie pourrait éclairer aussi l’ensemble des pratiques sexuelles « divergentes » parce que selon lui elle est souvent associée à d’autres formes de sexualité déviante avec lesquelles elle partagerait des caractéristiques. | ||
==Positions sur la zoophilie== | ==Positions sur la zoophilie== | ||
Présenté comme le premier cas décrit de zoophilie exclusive, [[A case study of preferential bestiality (zoophilia)|ce premier article]] n’était pas sans poser problème. Il concernait la description d’un homme jaloux qui avait tué sa jument qu’il disait aimer et avec laquelle il avait une sexualité exclusive<ref> EARLS Christopher, LALUMIERE M.L., (2002), A case study of preferential bestiality (zoophilia), Sexual Abuse, 14(1), pp. 83–88.</ref>. L’homme vivait en milieu rural et souffrait d’un retard intellectuel. Le chercheur reprenait la théorie souvent avancée que les zoophiles avaient un sexualité compensatoire avec les animaux faute de pouvoir trouver des partenaires sexuels humains. Cet homme ne manifestant aucun intérêt pour ses semblables, il considérait avoir décrit un cas de zoophilie pure. | Présenté comme le premier cas décrit de zoophilie exclusive, [[A case study of preferential bestiality (zoophilia)|ce premier article]] n’était pas sans poser problème. Il concernait la description d’un homme jaloux qui avait tué sa jument qu’il disait aimer et avec laquelle il avait une sexualité exclusive<ref> EARLS Christopher, LALUMIERE M.L., (2002), [[A case study of preferential bestiality (zoophilia)]], Sexual Abuse, 14(1), pp. 83–88.</ref>. L’homme vivait en milieu rural et souffrait d’un retard intellectuel. Le chercheur reprenait la théorie souvent avancée que les zoophiles avaient un sexualité compensatoire avec les animaux faute de pouvoir trouver des partenaires sexuels humains. Cet homme ne manifestant aucun intérêt pour ses semblables, il considérait avoir décrit un cas de zoophilie pure. | ||
Face à l’abondance de courrier reçu par l’auteur, il dû se rendre à l’évidence que plusieurs autres personnes pouvaient être des zoophiles exclusifs sans pour autant être concernés par un retard intellectuel ou un manque de partenaire. S’intéressant alors à divers forums Internet sur la zoophilie, le chercheur dû se rendre à l’évidence que ses conceptions sur la zoophilie étaient en grande partie erronées <ref> BARIL Daniel, 2008, [[Être amoureux… de chevaux]], dans Forum, 17 février 2008</ref>. Il reconnaît que les cas publiés dans la littérature scientifique étaient peu représentatifs puisqu’ils concernaient des cas découverts dans un contexte délictueux ou de maladie mentale. | Face à l’abondance de courrier reçu par l’auteur, il dû se rendre à l’évidence que plusieurs autres personnes pouvaient être des zoophiles exclusifs sans pour autant être concernés par un retard intellectuel ou un manque de partenaire. S’intéressant alors à divers forums Internet sur la zoophilie, le chercheur dû se rendre à l’évidence que ses conceptions sur la zoophilie étaient en grande partie erronées <ref> BARIL Daniel, 2008, [[Être amoureux… de chevaux]], dans Forum, 17 février 2008</ref>. Il reconnaît que les cas publiés dans la littérature scientifique étaient peu représentatifs puisqu’ils concernaient des cas découverts dans un contexte délictueux ou de maladie mentale. | ||
Sa recherche l’amène alors proposer une distinction entre bestialité et zoophilie dans le [[Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM)]]. « La bestialité est l’acte sexuel avec un animal, qui peut être exploratoire, alors que la zoophilie devrait désigner la préférence pour cette pratique lorsque des partenaires humains sont disponibles » en précisant que tous ceux qui ont un attrait pour une telle sexualité ne vont pas nécessairement passer à l’acte. Même s’il adopte une position plus ouverte à l’égard de la zoophilie, Christopher Earl continue à la considérer comme une paraphilie ou une sexualité déviante. Ses conceptions restent en grande partie pathologisantes. | Sa recherche l’amène alors proposer une distinction entre bestialité et zoophilie dans le [[Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM)]]. « La bestialité est l’acte sexuel avec un animal, qui peut être exploratoire, alors que la zoophilie devrait désigner la préférence pour cette pratique lorsque des partenaires humains sont disponibles » en précisant que tous ceux qui ont un attrait pour une telle sexualité ne vont pas nécessairement passer à l’acte. Même s’il adopte une position plus ouverte à l’égard de la [[zoophilie]], Christopher Earl continue à la considérer comme une [[paraphilie]] ou une sexualité déviante. Ses conceptions restent en grande partie pathologisantes. | ||
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* CASTONGUAY L.G. et EARLS C., La délinquance sexuelle : techniques d’intervention béhavioriste, dans Revue québécoise de psychologie, 2005, 10, 2, 41-58. | * CASTONGUAY L.G. et EARLS C., La délinquance sexuelle : techniques d’intervention béhavioriste, dans Revue québécoise de psychologie, 2005, 10, 2, 41-58. | ||
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==Liens externes== | ==Liens externes== | ||
* http://www.forum.umontreal.ca/numeros/2000_2001/forum_00_10_30/article05.html | * {{fr}} http://www.forum.umontreal.ca/numeros/2000_2001/forum_00_10_30/article05.html | ||
==Voir également== | ==Voir également== | ||
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* [[L’homme qui aimait trop les chevaux]] | * [[L’homme qui aimait trop les chevaux]] | ||
* [[Être amoureux… de chevaux]] | * [[Être amoureux… de chevaux]] | ||
* [[Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM)]] | |||
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Version actuelle datée du 19 août 2009 à 12:19
’’’Christopher Earls’’’ est professeur du département de psychologie de la Faculté des Arts et des Sciences de l’Université de Montréal depuis 1984. C’est un psychologue comportementaliste. Ses travaux portent sur l’agression sexuelle et la prostitution. Il est notamment l’auteur de plusieurs articles concernant la zoophilie. Le fait que ses centres d’intérêts réunissent la délinquance sexuelle à la zoophilie est assez représentatif de la manière dont est traitée l’attirance sexuelle envers les animaux par les chercheurs.
Sujets de recherche[modifier | modifier le wikicode]
Comme psychologue comportementaliste, les travaux de Earls portent essentiellement sur la délinquances sexuelle. Il a publié sur différentes violences sexuelles et la prostitution.
Ses travaux ont notamment concerné la pléthysmographie pénienne, une mesure de l’excitation sexuelle par les changements de la circonférence du pénis, pour déterminer si les désir d’un individu s’orientent dans telle ou telle direction. Le sujet regarde des diapositives ou écoute des extraits de bandes sonores qui évoquent différentes situations sexuelles et l’appareil enregistre en même temps le niveau d’excitation de la personne. Mais cette technique n’est pas une science exacte même si elle reste considérée comme la meilleure mesure objective de la préférence sexuelle.
Il s’est intéressé à des cas rares de zoophilie exclusive au sujet desquels le chercheur a publié un premier article en 2002. Selon lui, une meilleure compréhension de la zoophilie pourrait éclairer aussi l’ensemble des pratiques sexuelles « divergentes » parce que selon lui elle est souvent associée à d’autres formes de sexualité déviante avec lesquelles elle partagerait des caractéristiques.
Positions sur la zoophilie[modifier | modifier le wikicode]
Présenté comme le premier cas décrit de zoophilie exclusive, ce premier article n’était pas sans poser problème. Il concernait la description d’un homme jaloux qui avait tué sa jument qu’il disait aimer et avec laquelle il avait une sexualité exclusive[1]. L’homme vivait en milieu rural et souffrait d’un retard intellectuel. Le chercheur reprenait la théorie souvent avancée que les zoophiles avaient un sexualité compensatoire avec les animaux faute de pouvoir trouver des partenaires sexuels humains. Cet homme ne manifestant aucun intérêt pour ses semblables, il considérait avoir décrit un cas de zoophilie pure.
Face à l’abondance de courrier reçu par l’auteur, il dû se rendre à l’évidence que plusieurs autres personnes pouvaient être des zoophiles exclusifs sans pour autant être concernés par un retard intellectuel ou un manque de partenaire. S’intéressant alors à divers forums Internet sur la zoophilie, le chercheur dû se rendre à l’évidence que ses conceptions sur la zoophilie étaient en grande partie erronées [2]. Il reconnaît que les cas publiés dans la littérature scientifique étaient peu représentatifs puisqu’ils concernaient des cas découverts dans un contexte délictueux ou de maladie mentale.
Sa recherche l’amène alors proposer une distinction entre bestialité et zoophilie dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM). « La bestialité est l’acte sexuel avec un animal, qui peut être exploratoire, alors que la zoophilie devrait désigner la préférence pour cette pratique lorsque des partenaires humains sont disponibles » en précisant que tous ceux qui ont un attrait pour une telle sexualité ne vont pas nécessairement passer à l’acte. Même s’il adopte une position plus ouverte à l’égard de la zoophilie, Christopher Earl continue à la considérer comme une paraphilie ou une sexualité déviante. Ses conceptions restent en grande partie pathologisantes.
Bibliographie[modifier | modifier le wikicode]
- EARLS C. M., QUINSEY V.L. et CASTONGUAY L.G., A comparison of three methods of scoring penile circumference changes, dans Archives of Sexual Behavior, 1987, 16, 493-500.
- EARLS C.M. et DAVID H., A psychosocial study of male prostitution, dans Archives of Sexual Behavior, 1989, 18 (5), 401-419.
- EARLS C.M. et DAVID H., Male and female prostitution : A review, dans Annals of Sex Research, 1989, 2, 5-28.
- WEISZ M.G. et EARLS C.M., The effects of exposure to filmed sexual violence on attitudes toward rape, dans Journal of Interpersonal Violence, 1995, 3, 71-87.
- Earls & Lalumière, Sex Abuse: J Res Treat, 14:83–88, 2002
- EARLS Christopher, LALUMIERE M.L., (2002), A case study of preferential bestiality (zoophilia), Sexual Abuse, 14(1), pp. 83–88.
- EARLS Christopher M., LALUMIERE Martin L., 22 December 2007, A Case Study of Preferential Bestiality (zoophilia), dans Archives of sexual behavior [psychologie]
- CASTONGUAY L.G. et EARLS C., La délinquance sexuelle : techniques d’intervention béhavioriste, dans Revue québécoise de psychologie, 2005, 10, 2, 41-58.
Sources[modifier | modifier le wikicode]
- ↑ EARLS Christopher, LALUMIERE M.L., (2002), A case study of preferential bestiality (zoophilia), Sexual Abuse, 14(1), pp. 83–88.
- ↑ BARIL Daniel, 2008, Être amoureux… de chevaux, dans Forum, 17 février 2008