10 parlementaires contre la diffusion de la zoophilie

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  DERNIÈRE MISE A JOUR  - 9 Aout 2010  

Suite à la réponse du Gouvernement (voir en bas de cet article), la député Muriel Marland-Militello vient d'adresser une nouvelle question au Gouvernement[1], suivie par un autre député, M. Jean-Claude Bouchet[2].
Cette question porte sur l'application de l'article mentionné par MAM.
Voici le détail :

Mme Muriel Marland-Militello interroge Mme la ministre d'État, garde des sceaux, ministre de la justice et des libertés, sur l'application de l'article 227-24 du code pénal.
L'article 227-24 du code pénal dispose que « le fait soit de fabriquer, de transporter, de diffuser par quelque moyen que ce soit et quel qu'en soit le support un message à caractère violent ou pornographique ou de nature à porter gravement atteinte à la dignité humaine, soit de faire commerce d'un tel message, est puni de trois ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende lorsque ce message est susceptible d'être vu ou perçu par un mineur ».
Aussi aimerait-elle avoir confirmation qu'une image comme une vidéo est bien considérée comme un « message » au sens de l'article susmentionné.
En outre, elle aimerait savoir combien de condamnations, et pour quels quantum moyens, ont été prononcées chaque année depuis 2002 sur le fondement des dispositions de cet article et combien de ces condamnations concernent des « messages » mettant en scène des sévices de nature sexuelle envers les animaux tels que punis par l'article 521-1 du code pénal.

M. Jean-Claude Bouchet attire l'attention de Mme la ministre d'État, garde des sceaux, ministre de la justice et des libertés, sur la protection des animaux et plus particulièrement sur la zoophilie.
L'amendement déposé par le député Christophe Guilloteau visant à sanctionner les sévices de nature sexuelle commis envers un animal a été voté par le Parlement et a entraîné une modification du code pénal.
Cependant cette modification présenterait des lacunes du fait qu'elle n'inclurait pas dans les actes réprimandés la représentation ou la diffusion des actes zoophiles.
En conséquence, il souhaiterait connaître l'avis du Gouvernement sur cette question.

Nous en avions déjà entendu parler sur le blog d'un député UMP [3] en ce 18 Mai 2010.
Il aura fallu attendre 10 jours pour avoir une idée de l'ampleur de cette histoire.
L'explication arrive du site slate.fr (lien vers l'article sur slate.fr / Sauvegarde locale MHT/RAR), et c'est finalement pas moins de 10 parlementaires qui ont rédigé la même question écrite au garde des sceaux (alias le ministre de la justice) Michèle Alliot-Marie.

Voici un exemple de ce que contiennent ces questions (quasiment toutes les même[4])

M. Lionnel Luca attire l'attention de Mme la ministre d'État, garde des sceaux, ministre de la 
justice et des libertés, sur l'article 521-1 du code pénal qui condamne de deux ans 
d'emprisonnement et de 30 euros d'amende toute personne commettant, publiquement ou non, des 
sévices graves, ou de nature sexuelle, ou un acte de cruauté envers un animal domestique, ou 
apprivoisé, ou tenu en captivité. Cette disposition qui a permis quelques condamnations, n'ayant 
en revanche pas permis de sanctionner la représentation de ces actes et leur diffusion via  des 
sites Internet consacrés à la zoophilie, il lui demande quelles mesures elle entend prendre afin 
que ces déviances sexuelles mettant en scène des sévices sur animaux puissent être également 
sévèrement réprimées.

Pourquoi un tel tollé face à la diffusion et la promotion de la zoophilie ?

La lettre de la fondation Brigitte Bardot[modifier | modifier le wikicode]

Tout commence par une lettre de la fondation Brigitte Bardot, datée du 7 avril 2010.
Voici son contenu (cliquez ici pour voir le scan de la lettre au format pdf):

Monsieur le député,

En septembre 2003, la Fondation Brigitte Bardot intervenait auprès du ministre de la Justice 
pour que soient complétées les dispositions de l'Articles 521-1 du code pénal afin que tous les 
actes zoophiles soient considérés comme des sévices graves sur animaux.

En octobre de la même année, la Fondation sollicitait l'intervention des parlementaires sur ce 
dossier et était entendue, en novembre 2003, dans le cadre du projet de loi portant adaptation 
de la justice aux évolutions de la criminalité. Le député Christophe Guilloteau déposait alors 
un amendement visant à sanctionner les sévices de nature sexuelle commis envers un animal. Cet 
amendement, soutenu par le gouvernement, sera adopté par l'Assemblée Nationale puis le Sénat au 
début de l'année 2004.

L'article 521-1 du code pénal a donc ainsi été complété : "le fait, publiquement ou non, 
d'exercer des sévices graves ou de nature sexuelle ou de commettre un acte de cruauté envers un 
animal domestique, ou apprivoisé, ou tenu en captivité, est puni de deux ans d'emprisonnement et 
de 30euros d'amende. A titre de peine complémentaire, le tribunal peut interdire la détention 
d'un animal, à titre définitif ou non".

Si cette disposition a permis d'obtenir quelques condamnation, elle a aussi montré ses limites 
avec une compétence réservée aux seuls actes de cruauté, non à leur représentation et à leur 
diffusion via Internet ou différents sex-shops qui proposent toujours des DVD ou revues 
consacrées à la zoophilie. Il existe même des blogs cherchant à promouvoir ces sévices graves 
comme celui hébergé par "erog" : http://www.erog.fr/com-1111959468/ZOOPHILIE.html# qui annonce 
en préambule : "La zoophilie est trop ignorée, il faut parler, expliquer, donner envie d'essayer 
!".

Cette déviance sexuelle touche aussi à la dignité de l'homme, il n'est pas acceptable de laisser 
se des vidéos (ou autre support) mettant en scène ces pratiques bestiales qui entrainent des 
sévices sur des animaux.

Il suffit de taper zoophilie sur n'importe quel moteur de recherche et vous avez une multitude 
de sites qui s'offrent à vous :

http://www.zoophilie-online.com/ ; http://www.videos2zoophilie.com/ ; 
http://www.zoophilie-www.com/ ; http://zone-priviles.zoomovies.tv/ ...

Monsieur le député, cette situation n'est plus acceptable, c'est pourquoi nous sollicitions 
votre intervention auprès du gouvernement afin que les dispositions prises en 2004 pour réprimer 
les actes zoophiles soient complétées et élargies à l'interdiction de promouvoir ces actes 
illégaux via des DVD, revues, etc.

Nous comptons infiniment sur votre aide, votre soutien et votre intervention et vous assurons 
de toute notre considération.

Christophe Marie
Directeur Bureau Protection Animal

Évidemment, cette lettre ne parle pas d'AnimalZooFrance.net mais elle utilise le prétexte d'une communauté créée par un blogueur nommé 'inass'.
Comme nous le rappelons à plusieurs reprises sur le site (notamment sur le forum), nous ne faisons aucune incitation, mieux encore, nous décourageons les petits jeunes, qui auraient des doutes sur leur orientation sexuelle, de s'orienter vers cette sexualité.
De plus, encourager la zoophilie est illégal vis à vis de la loi (incitation à un délit, la zoophilie active étant interdite).

Ce courrier reprend les points de construction de la loi, dont nous parlons sur cette page.

Les parlementaires godillots adeptes du copier coller facile[modifier | modifier le wikicode]

30 euros d amende.jpg
Il est intéressant de noter la coquille que contient cette loi : elle parle d'une amende de 30 euros, coquille qui a été reprise par quasiment tous les parlementaires dans leurs questions écrites.
Une question intéressante est de savoir si cette coquille est intentionnelle ou pas :
- si oui, il s'agit d'une manipulation de l'esprit des parlementaires.
- si non, il s'agit d'une erreur grave de la part de la fondation Brigitte Bardot, qui ne prend même pas le soin de se relire et de vérifier les données.
Dans tous les cas, une fois cette erreur mise en lumière par slate.fr, un erratum devrait être mis en place auprès des parlementaires contactés.

Pour le moment, voici la liste des parlementaires (avec le lien vers leur question) qui ont soumis cette question écrite au Gouvernement :

Vers une nouvelle loi ?[modifier | modifier le wikicode]

Le 28 Juin 2010, la député UMP Muriel Marland-Militello a déposé une proposition de loi[5] à l'Assemblée Nationale pour répondre à la demande de la fondation BB.
Le contenu de la proposition en elle-même est court :

Après l’article 521-1 du code pénal, est inséré un article 521-1-1 ainsi rédigé :

« Art.  521-1-1. – Le fait de fixer, d’enregistrer ou de transmettre l’image ou la représentation de sévices de nature sexuelle envers un animal domestique, ou apprivoisé, ou tenu en captivité, est puni des peines prévues à l’article 521-1 du code pénal.
Le fait d’offrir, de rendre disponible ou de diffuser une telle image ou représentation, par quelque moyen que ce soit, de l’importer ou de l’exporter, de la faire importer ou de la faire exporter, est puni des mêmes peines. »

Mais le plus intéressant réside dans les motivations de cette proposition.
Elle tente de manipuler les chiffres, se basant sur un tableau relevant le nombre de condamnations[6], basé sur l'article 521-1, entre 2003 et 2006, en espérant que cela sera compris comme "nombre de zoophiles condamnés".
Et cela fonctionne : Guy Birenbaum, à Europe 1, est tombé dans le panneau, le 30 juin 2010 : http://www.youtube.com/watch?v=4uFsFL59r4Y

On retrouve également les références à la dignité humaine :

« Si ce sujet peut prêter à sourire pour certains, il donne à réfléchir pour tous. La zoophilie est effectivement un sujet dérangeant, tabou, pour certaines personnes, de par son aspect contre-nature. Il n’en demeure pas moins que ces sévices sont, dans une société civilisée, inadmissibles : sans s’appesantir sur les évidentes raisons liées à la protection animale, ces actes malsains bouleversent les repères de notre société. Ils sont contraires à la dignité humaine. Ils sont contraires au respect que l’Homme doit porter aux animaux et à la nature. »

La chose curieuse dans cette proposition de loi reste, sans aucun doute, ce passage :

Zoophilie, bestialité et zoosadisme
D’après Le Petit Larousse 2010, la « zoophilie » est définie comme le « trouble de la sexualité dans lequel les animaux sont l’objet du désir ». Ce trouble peut également être désigné sous le vocable « bestialité ».
Certains adeptes de zoophilie semblent faire une distinction entre les zoophiles et les bestialistes. Les premiers étant ceux qui aiment les animaux, les seconds étant ceux qui ont des relations sexuelles avec des animaux sans ressentir la moindre attirance émotionnelle envers eux.
Les « zoophiles exclusifs » ont des relations sexuelles uniquement avec des animaux et ne montrent aucun intérêt pour les humains.
Le « zoosadisme », quant à lui, est fondé sur la torture et la douleur infligées à un animal dans le but d’obtenir un plaisir sexuel.

Quel intérêt à faire ce distinguo dans cette proposition de loi ?
Au contraire, le fait de différencier ces différents courants montre que le sujet est complexe, et qu'on ne peut pas y répondre avec une proposition si courte.

L'article sur le site de la Fondation Brigitte Bardot[modifier | modifier le wikicode]

2010 06 03 - La Fondation Brigitte Bardot demande aux parlementaires de legiferer pour punir la diffusion des actes de zoophilie.png

Le site de la fondation Brigitte Bardot a mis en ligne un article sur la lettre aux parlementaires ainsi que leurs réactions.
Vous pouvez consulter leur article sur leur site, (la page n'existe plus sur leur site), ainsi qu'une capture d'écran, juste à gauche (cliquez pour agrandir).

La réaction des parlementaires[modifier | modifier le wikicode]

A la liste des parlementaires soutenant ce projet, disponible plus haut, viennent s'ajouter :

  • Michel Lejeune, député de Seine-Maritime
  • Jean-Marc Roubaud, député du Gard
  • Rudy Salles, député des Alpes-Maritimes
  • Daniel Spagnou, député des Alpes de Haute Provence
  • Sophie Joissains, Sénatrice des Bouches-du-Rhône
  • Arlette Grosskost, députée du Haut-Rhin

Mentions spéciales pour :

  • Arlette Grosskost, qui a déclaré : « de tels sévices sont inacceptables et je puis vous assurer de ma vigilance et de mon engagement visant à assurer la protection des animaux ».
  • Gérard Longuet, Président du groupe UMP à l’Assemblée nationale, qui a déclaré que son groupe « veillera aux suites données par le Gouvernement pour combler cette lacune juridique en matière de lutte contre les déviances sexuelles ».

La réponse du Gouvernement[modifier | modifier le wikicode]

Madame le Garde des Sceaux, Michèle Alliot-Marie, vient de répondre à la question écrite des parlementaires[7]).
Celle-ci estime que la loi actuelle est suffisante, et qu'il n'y a donc pas matière à légiférer.
Voici un copié-collé de sa réponse :


Le délit de sévices de nature sexuelle envers les animaux est réprimé par l'article 521-1 du code pénal qui prévoit des peines de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 d'amende.
Cette amende peut être portée au quintuple lorsque les faits sont commis par une personne morale.
Les personnes physiques peuvent également se voir interdire temporairement ou définitivement de détenir un animal, à titre de peine complémentaire.
Si la diffusion d'actes de zoophilie n'est pas spécifiquement prévue par les textes, dès lors qu'un mineur peut accéder à des sites Internet diffusant de telles pratiques, la répression peut se fonder sur les dispositions de l'article 227-24 du code pénal.
En effet, cet article prévoit pour la diffusion de message violent, à caractère pornographique ou de nature à porter gravement atteinte à la dignité humaine, par quelque moyen que ce soit et quel qu'en soit le support, des peines de trois ans d'emprisonnement et de 75 000 d'amende, lorsque le message est susceptible d'être vu ou perçu par un mineur.
La législation en place paraît donc suffisante pour assurer la protection animale contre les sévices de nature sexuelle et la diffusion de ces agissements.
Dès lors, une modification du cadre juridique existant ne s'impose pas.


Espérons que cette réponse clos définitivement le projet de loi initié par la député Muriel Marland-Militello (dont vous pouvez voir les détails ci dessous).

À noter que, le 8 juillet, Brigitte Bardot a envoyé une lettre ouverte, assez acide, destinée à Nicolas Sarkozy.
On ne peut qu'imaginer que cette lettre a très probablement abouti à cette réponse négative de la part du Gouvernement.
Cette lettre est disponible via ce lien : copie locale du pdf.
Voici son contenu :

Monsieur le Président,

Vous, et vos ministres aussi inutiles que lâches à la limite de la malhonnêteté et du ridicule, n’arrivez pas et n’arriverez plus à satisfaire la population française qui vous a élu en 2007 croyant dur comme fer à vos promesses non tenues !

Alors je vous propose d’apporter une aide urgente et sérieuse aux animaux qui sont traités dans cette France du 21ème siècle de manière barbare, inhumaine, scandaleuse et indigne.

Chaque Président laisse une trace de son passage au pouvoir, la vôtre qui semble d’une négativité et d’une médiocrité inquiétantes pourrait être la première à donner aux plus faibles des plus faibles, à ceux qui sont exterminés dans l’indifférence générale, une amélioration définitive et sans appel qui serait un exemple mondial inoubliable. Je vous laisse y réfléchir en votre âme et conscience espérant néanmoins que vous en êtes pourvus !

Brigitte Bardot
Présidente

Articles connexes[modifier | modifier le wikicode]

Notes[modifier | modifier le wikicode]