La zoophilie est naturelle

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La zoophilie n'est pas naturelle. C'est un des arguments récurrents que le zoophile entend souvent. D'habitude, il est admis de répondre positivement à cette injonction en argumentant que, le fait qu'elle soit naturel ou non, ne vient pas affecter son statut légale, que ce n'est pas un argument valide à sa discrétisation. On peut pousser la réflexion un cran plus haut:

La vision qui fait de la zoophilie un acte non naturel peut-être démonté facilement. Et c'est le plus grand ethnologue de ce siècle qui nous le prouve. Évidement il ne parle pas directement de zoophilie mais d'inceste. Je ne vais pas beaucoup m'attarder sur ce point, c'est juste à titre de comparaison purement factuelle qui me semble pertinente.

Son raisonnement sur l'inceste est le suivant: Historiquement, l'inceste est le seul interdit commun dans toutes les civilisations humaines présentes et passées. Il part du principe que cette universalité n'est pas dû à l'horreur que l'inceste inspire (qui lui est d'ordre culturelle) mais, au fait qu'il existe un désir tabou de l'inceste (qui lui serait naturel). Il a donc fallu instituer des règles, des lois qui on rendu cette pratique culturellement horrible sur le plan culturel. Si en revanche, cette pratique avait bien été naturel alors, il n'aurait pas fallu créer des lois. Par exemple: il n'existe pas de loi vous disant de ne pas mettre votre main au feu. C'est naturel.

Donc, et c'est là que c'est pertinent: si la zoophilie n'avait pas été pas été naturel comme on l'entend dire si souvent alors, pourquoi avoir dû faire des lois pour l'entraver? C'est bien la preuve que la zoophilie est une pratique restreinte certes, mais naturelle.


Source: Claude LEVI-STRAUSS Les Structures élémentaires de la Parenté, éd. Mouton, pp. 28-29