Masturbation animale
La masturbation désigne les pratiques sexuelle consistant à stimuler les parties génitales dans le but d'obtenir ou de donner du plaisir. Longtemps condamnée par la morale religieuse parce qu'elle impliquait le plaisir sans procréation et par conséquent taboue, il s'est avéré que la masturbation était une pratique extrêmement courante tant chez l'homme que la femme. L'étymologie du mot renvoie aux humains mais cette pratique a également été observée chez nombreuses espèces, sauvages comme domestiques. Aussi dans le cas des animaux, il convient mieux de parler d'auto-érotisme.
Ces observations indiquent, selon les militants pro-masturbation, que cette pratique est totalement naturelle (bien que certains opposants à la masturbation réfutent ces preuves). Le sujet est donc particulièrement controversé. Du point de vue de la zoophilie, ces comportements témoignent que les animaux peuvent éprouver un plaisir sexuel et savent se l'accorder au besoin.
Cas documentés[modifier | modifier le wikicode]
Il semble que de nombreux animaux tant mâles que femelles se masturbent à la fois quand des partenaires sont disponibles ou en l'absence de partenaires. Ce comportement est aujourd'hui largement été documenté dans la littérature scientifique. La recherche de soulagement sexuel est commune tant chez les animaux domestiques et sauvages. Il suffit de faire un tour sur le net pour visionner des vidéos qui en témoignent.
Selon les espèces et leur capacités physiques, ces pratiques d'auto-érotisme impliquent la masturbation (singes, kangourous[1]), le fait de se frotter les organes sexuels sur un objet extérieur ou contre ses membres (chevaux, chiens, etc.) ou l'autofellation (chiens, kangourous[2], singes, ours, etc.) On a également observé chez certains marsupiaux que les femelles pouvaient utiliser des bâtons arrondis comme des godemichés primitifs pour se stimuler le vagin en se mouvant pour augmenter les vibrations.
Dès 1927, le sexologue Havelock Ellis identifiait plusieurs espèces pratiquant l'auto-érotisme dans ses "Études sur la Psychologie du Sexe" parmi lesquelles les taureaux, les boucs, les moutons, les chameaux et les éléphants [3]. Il rapporte notamment:
" Je suis informé par une personne qui est une autorité reconnue au sujet des boucs qu'ils prennent parfois leur pénis dans la bouche et atteignent l'orgasme en pratiquant l'auto-fellation ". Également au sujet des chiens : " Si la femelle lorsqu'elle est en chaleurs ne peut obtenir un chien elle décline et devient malade. Si un galet est introduit dans son enclos, elle se frotte sur lui pour préserver sa santé. Mais si un substitut artificiel lui est fourni lors de sa prochaine période elle ne s'en contentera pas. "
Blumenbach a observé un ours pratiquant quelque chose de similaire à une masturbation. Par ailleurs Ploss et Bartels rapportent avoir observés des stimulations sexuelles mutuelles chez les ours et les hyènes en se léchant entre eux les appareils génitaux.
Dans son livre de 1999 sur les exubérance biologiques, le docteur Bruce Bagemihl établi que: (p. 71, 209-210) :
" L'auto-érotisme intervient également largement parmi les animaux. Une grand variété de techniques sont utilisées parmi lesquelles des stimulations génitales utilisant la main ou les pattes avant (primates, lions), les pieds (chauve-souris vampire, primates), les nageoires (morses) ou la queue (babouins des savanes), parfois accompagnées de stimulation des mamelons (macaques rhesus, Bonobos) ; des auto-fellations ou le fait de se lécher le pénis chez les mâles (Chimpanzés communs, Bonobos des savanes, Singes verts, certains moutons, cobayes nains, Bharal (bouquetin de chine), Aovdad (chèvre du désert) ; des stimulations du pénis avec les nageoires ou en se frottant le pénis ou le fourreau contre son propre ventre (chez les cervidés chez les zèbres et les Takhi); des éjaculations spontanées (bouquetin, phacochère, certaines Hyènes); et des stimulations des organes génitaux en utilisant des objets (constatés chez plusieurs primates et certains cétacés). "
" Plusieurs oiseaux se masturbent en montant ou copulant avec des touffes d'herbes des feuilles ou des mottes de terre et certains mammifères comme les primates et les dauphins frottent également leur parties génitales contre la terre, le fond ou d'autre surfaces pour se stimuler. "
" L'auto-érotisme est également observé chez les mammifères femelles tout comme les comportements homosexuels (en particulier chez les primates), il implique une stimulation directe ou indirecte du clitoris [...]. Cet organe est présent chez les femelles de tous les mammifères ainsi que dans d'autres groupes d'animaux. "
" Les grands primates et les singes utilisent une grande variété d'objets pour se masturber et même créent parfois délibérément des objets pour la stimulation sexuelle [...] parfois de manière hautement créative. "[4]
Petter Bøckman du Musée d'histoire naturelle de l'université d'Oslo faisait le commentaire suivant au sujet d'une exposition de 2006 sur l'homosexualité dans le règne animal :
" La masturbation est commune dans le règne animal... Nous avons une mentalité darwinienne qui nous amène à considérer que les animaux n'ont des relations sexuelles que pour procréer. Mais il y a de nombreux animaux qui se masturberont quand ils n'ont rien d'autre de mieux à faire. La masturbation a été observée chez les primates, les cerfs, les baleines et les pingouins, on parle ici à la fois des mâles et des femelles. Ils se frottent contre des pierres ou des racines. Les Orangutans sont particulièrement inventifs dans ce domaine. Ils fabriquent des godemichés en bois ou avec des écorces. "[5]
Masturbation chez le cheval[modifier | modifier le wikicode]
Sue McDonnell du laboratoire sur le comportement équin de l'université de médecine vétérinaire de Pennsylvanie affirme dans un article que l'auto-érotisme chez le cheval est un exemple de comportement sexuel bien connu dans l'industrie de la reproduction équine sous le terme de masturbation. Il concerne des érections périodiques normales et des mouvement du pénis. Ce comportement est aujourd'hui considéré comme normal et fréquent chez les étalons[6].
Alors que certains ont pu considéré que ce comportement était nuisible à la collecte du sperme, plusieurs techniques ont été mises au point pour empêcher ce comportement dans plusieurs régions du monde[7]. Il est conseillé ne pas utiliser ces moyens car ils peuvent être dangereux pour l'animal[8].
La castration n'évite pas ce comportement qui est à la fois observé chez les chevaux mâles et les juments même stérilisées.
Masturbation animale et zoophilie[modifier | modifier le wikicode]
S'il est largement établi que la masturbation ou l'auto-érotisme soit fréquent parmi diverses espèces animales, cela n'implique pas nécessairement que l'animal puisse éprouver du plaisir. D'autres recherches sont sans doute nécessaires pour le montrer. Cependant, il semble que les animaux qui s'engagent dans ces comportements y trouvent un certain soulagement et atteignent parfois l'orgasme. Il est donc relativement difficile d'exclure la recherche de plaisir lors de ces pratiques. C'est également ce que tend à montrer les nombreux cas d'homosexualité animale et de relations sexuelles inter-espèces par ailleurs observées.
Sources[modifier | modifier le wikicode]
Notes[modifier | modifier le wikicode]
- ↑ vidéo sur youtube
- ↑ vidéo sur youtube
- ↑ Bruce Bagemihl, Biological Exuberance: Animal Homosexuality and Natural Diversity, St. Martin's Press, 1999. ISBN 0-312-19239-8
- ↑ Bruce Bagemihl: Biological Exuberance: Animal Homosexuality and Natural Diversity. St. Martin's Press, 1999. ISBN 0-312-19239-8
- ↑ "1,500 animal species practice homosexuality". News-medical.net. 2006-10-23. Retrieved 2007-02-19
- ↑ McDonnell, S.M., Henry, M., & Bristol, F. (1991). Spontaneous erection and masturbation in equids. Proceedings Vth International Equine Reproduction Symposium. J Reprod Fert Suppl, 44, 664-665.
- ↑ Sexual Behaviour - Current Topics in Applied Ethology and Clinical Methods
- ↑ Breeding Soundness Examination of the Stallion
Articles connexes[modifier | modifier le wikicode]