La zoophilie est naturelle

Révision datée du 6 décembre 2010 à 23:35 par Chiron (discussion | contributions) (Langue (et puis hop c'est tout de suite plus classe !). Merci beaucoup pour ce bout de réflexion très pertinente)

On oppose souvent aux zoophiles que la La zoophilie ne serait pas naturelle. ou qu'elle serait contre nature. Il est possible pour le zoophile d'acquiescer à cette affirmation pour argumenter que le fait qu'elle soit ou non naturelle ne devrait pas affecter son statut légal. Qu'à cet titre, il ne s'agit pas nécessairement d'un argument suffisant pour justifier son interdiction ou sa disqualification.

Il est toutefois possible de répondre de manière plus pertinente à cet argument en ayant recours au grand ethnologue du 20e siècle Claude Levi-Strauss. S'il n'aborde pas la question de la zoophilie, ses propos concernant l'inceste peuvent être appliqués à la zoophilie.

Le raisonnement de Claude Levi-Strauss sur l'inceste est le suivant : Historiquement, l'inceste est le seul interdit commun à toutes les civilisations humaines présentes et passées. Claude Levi-Strauss part du principe que cette universalité n'est pas due à l'horreur que l'inceste inspire (qui est d'ordre culturelle) mais, au fait qu'il existe un désir tabou de l'inceste (qui lui serait naturel).

Selon lui, il a donc fallu instituer des règles, des lois pour rendre cette pratique culturellement horrible.

En revanche, si cette pratique avait été non-naturelle, alors il n'aurait pas fallu créer de telles lois. Par exemple, il n'existe pas de loi prescrivant de ne pas mettre sa main au feu. C'est naturel !

Donc, et c'est là que cela devient pertinent à l'égard de la zoophilie, si la zoophilie n'avait pas été pas été naturelle comme on l'entend dire si souvent, alors pourquoi avoir eu besoin de produire des lois pour l'empêcher ? Cela prouve bien que la zoophilie, même comme pratique peu commune, est naturelle.


Source: Claude LEVI-STRAUSS Les Structures élémentaires de la Parenté, éd. Mouton, pp. 28-29