Vue générale du site de Ti-n-Lalan, © Sahara Néolithique


Le site de Ti-n-Lalan dans le Fezzan en Lybie présente une concentration spectaculaire de gravures érotiques. Les images érotiques sont assez fréquentes au Sahara dans les gravures rupestres de l'époque néolithique. Les explications le plus souvent évoquées par les auteurs sont celles d'un culte de la "fertilité", voire d'un culte phallique. Mais le plus souvent ces images ont été passées sous silence. Encore maintenant les publications illustrées sont rares, les éditeurs réticents, les auteurs s'auto-censurent. (J.L. Le Quellec).

Le site http://ennedi.free.fr/ consacré au Sahara néolithique fournit un certain nombre d'images de ces gravures rupestres. A l'époque néolithique, le Sahara est une région fertile. Ses occupants en avance sur le reste du monde dans le domaine technique (élevage et céramique) produisirent des chefs d'oeuvres d'art rupestre.

Le groupe central des figures érotiques comprend un homme-chacal en coït avec une femme. Un autre couple est composé d' un homme accroupi, présenté de face, le gland de son pénis présente la tête d'une figure humaine. Le troisième couple représente un homme qui marche en coït avec une femme. L'homme qui marche n'est manifestement pas en position de coït. Son pénis hypertrophié est piqueté grossièrement, d'une manière différente du reste de la gravure. Il semble avoir été rajouté postérieurement et dater de la même époque que la femme ouverte qui lui est associé.

On dénomme les femmes représentées dans ces figures des "femmes ouvertes". Les figures masculines à tête d'animaux sont dénommées "figures de Bes" ou "figures en position de Bes" du nom du dieu Egyptien représenté dans la même position. La figure masculine surmontée de deux hautes oreilles est également dénommée "Djenoun".

La figure centrale présente une femme nue richement parée de colliers et de bracelets couchée sur le dos. Elle s'offre à un être anthropomorphe à tête de chacal qui possède une petite queue repiquée et arbore un sexe disproportionné. Cette figure qui représente certainement une divinité ou un génie. Ces divinités ithyphallique (avec un pénis en érection) mi-hommes, mi-chacals sont associées à l'idée de fécondité. Au-delà de cette dimension symbolique, cet "accouplement sacré" renvoie néanmoins à des pratiques de bestialité.



Sources

  • Jan Jelinek, Sahara, Histoire de l'art rupestre libyen, 2005.
  • J. et B. Choppy, « Le "djenoun" définition et aire de répartition», Sahara, N°8, 1996.
  • G. Camps, « Le chacal de Ti-n-Affelfelen (Ahaggar, Algérie) », Sahara, N°9, 1997
  • L.N. Viallet, « La musique de luth et de trompe dans les peintures tassiliennes », Sahara, N°7, 1995.
  • J. L. Le Quellec, « Scènes de taurokathapsia au Sahara central », 1993.

Voir également