« Krafft-Ebing (Richard von) » : différence entre les versions
m (→Liens externes) |
mAucun résumé des modifications |
||
(7 versions intermédiaires par le même utilisateur non affichées) | |||
Ligne 4 : | Ligne 4 : | ||
Le baron von Krafft-Ebing est né à Mannheim en Allemagne et suit une éducation à Prague et en Autriche-Hongrie, il étudie la médecine à l'université de Heidelberg. Après avoir terminé cette formation de médecin il se spécialise en psychiatrie et travaille dans plusieurs asiles. Déçu de ces expériences il s'engage dans l'enseignement. Professeur à Strasbourg, Graz et Vienne, il est aussi expert auprès des tribunaux dans cette dernière ville. Comme Charcot en France, l'auteur popularise la psychiatrie par des lectures publiques et des démonstrations sur l'hypnose. | Le baron von Krafft-Ebing est né à Mannheim en Allemagne et suit une éducation à Prague et en Autriche-Hongrie, il étudie la médecine à l'université de Heidelberg. Après avoir terminé cette formation de médecin il se spécialise en psychiatrie et travaille dans plusieurs asiles. Déçu de ces expériences il s'engage dans l'enseignement. Professeur à Strasbourg, Graz et Vienne, il est aussi expert auprès des tribunaux dans cette dernière ville. Comme Charcot en France, l'auteur popularise la psychiatrie par des lectures publiques et des démonstrations sur l'hypnose. | ||
==La classification des perversions== | |||
Pour le psychiatre comme pour le psychanalyste, le célèbre ouvrage de Krafft Ebing ''[[Psychopathia Sexualis]]'' reste encore aujourd'hui un passage obligé. Cette « classification des perversions », selon le mot du Dr Albert Moll qui en entreprit une nouvelle édition et ajouta de nombreuses observations personnelles, propose en effet l’étude des formes cliniques sans s’embarrasser d’interprétations psychopathologiques laborieuses. | |||
Le travail de Krafft Ebing était précisément destiné à des médecins et à des juristes, en tant qu’étude de médecine légale. Il opère ainsi une sorte de taxinomie des "perversions sexuelles". Dans son ouvrages apparaissent ainsi successivement l’exhibitionnisme décrit en quatrième position entre le fétichisme et l’homosexualité. La pédophilie est détaillée ensuite à son tour avant la [[zoophilie]]. | |||
C'est ici qu'émerge l'idée d'une "constitution perverse" des individus selon l'opinion de Dupré. Tout élément de perversité commence à être jugée comme l'indice d'une dangerosité que la société se doit d'anticiper<ref>Jean-Jacques Tyszler, "La paranoïa invisible, Remarques sur la continuïté", dans ''La clinique lacanienne'', n° 5, 2001.</ref>. Il est étonnant qu'un tel ouvrage d'abord rédigé à l'intention des juges et des magistrats soit encore utilisé aujourd'hui comme référence obligée pour les psychiatres et les psychanalystes. | |||
==Krafft-Ebing et la zoophilie== | |||
On trouve la première occurrence du mot [[zoophilie]] dans son acception actuelle dans l'ouvrage [[Psychopathia Sexualis]] dans l'édition de 1886<ref>KRAFFT-EBING Richard, ''[[Psychopathia Sexualis]]'', 1886.</ref>. L'auteur publie aussi un article entièrement consacré à cette question en 1894: "[[Ueber Zoophilia erotica, Bestialität und Zooerastie]]"<ref>KRAFFT-EBING Richard, "[[Ueber Zoophilia erotica, Bestialität und Zooerastie]]", dans ''Allgemeine Zeitschrift für Psychiatrie'', vol 50, 1894, pp. 761-765.</ref>. | |||
==Voir également== | ==Voir également== | ||
Ligne 11 : | Ligne 21 : | ||
==Liens externes== | ==Liens externes== | ||
* {{de}} [http://www.sgipt.org/biogr/krafteb.htm Biographie en Allemand] | * {{de}} [http://www.sgipt.org/biogr/krafteb.htm Biographie en Allemand] | ||
* {{ | * {{fr}} [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k76843b/f1.table Krafft-Ebing, Richard von. Etude médico-légale, psychopathia sexualis : avec recherches spéciales sur l'inversion sexuelle., Paris, 1881 texte intégral dans la traduction française disponible sur Gallica] | ||
==Notes== | |||
<references/> | |||
--[[Utilisateur:Chiron|Chiron]] 8 mars 2009 à 11:41 (CET) | --[[Utilisateur:Chiron|Chiron]] 8 mars 2009 à 11:41 (CET) |
Version actuelle datée du 20 août 2009 à 09:32
Richard Freiherr von Krafft-Ebing (14 août 1840 - 22 décembre 1902) était un sexologue et psychiatre allemand-autrichien. Il est notamment l'auteur de Psychopathia Sexualis (1886) un ouvrage célèbre de cas de "perversité sexuelles". Le livre est particulièrement connu pour la création du terme masochisme en référence à un auteur contemporain célèbre Leopold von Sacher-Masoch.
Le baron von Krafft-Ebing est né à Mannheim en Allemagne et suit une éducation à Prague et en Autriche-Hongrie, il étudie la médecine à l'université de Heidelberg. Après avoir terminé cette formation de médecin il se spécialise en psychiatrie et travaille dans plusieurs asiles. Déçu de ces expériences il s'engage dans l'enseignement. Professeur à Strasbourg, Graz et Vienne, il est aussi expert auprès des tribunaux dans cette dernière ville. Comme Charcot en France, l'auteur popularise la psychiatrie par des lectures publiques et des démonstrations sur l'hypnose.
La classification des perversions[modifier | modifier le wikicode]
Pour le psychiatre comme pour le psychanalyste, le célèbre ouvrage de Krafft Ebing Psychopathia Sexualis reste encore aujourd'hui un passage obligé. Cette « classification des perversions », selon le mot du Dr Albert Moll qui en entreprit une nouvelle édition et ajouta de nombreuses observations personnelles, propose en effet l’étude des formes cliniques sans s’embarrasser d’interprétations psychopathologiques laborieuses.
Le travail de Krafft Ebing était précisément destiné à des médecins et à des juristes, en tant qu’étude de médecine légale. Il opère ainsi une sorte de taxinomie des "perversions sexuelles". Dans son ouvrages apparaissent ainsi successivement l’exhibitionnisme décrit en quatrième position entre le fétichisme et l’homosexualité. La pédophilie est détaillée ensuite à son tour avant la zoophilie.
C'est ici qu'émerge l'idée d'une "constitution perverse" des individus selon l'opinion de Dupré. Tout élément de perversité commence à être jugée comme l'indice d'une dangerosité que la société se doit d'anticiper[1]. Il est étonnant qu'un tel ouvrage d'abord rédigé à l'intention des juges et des magistrats soit encore utilisé aujourd'hui comme référence obligée pour les psychiatres et les psychanalystes.
Krafft-Ebing et la zoophilie[modifier | modifier le wikicode]
On trouve la première occurrence du mot zoophilie dans son acception actuelle dans l'ouvrage Psychopathia Sexualis dans l'édition de 1886[2]. L'auteur publie aussi un article entièrement consacré à cette question en 1894: "Ueber Zoophilia erotica, Bestialität und Zooerastie"[3].
Voir également[modifier | modifier le wikicode]
Liens externes[modifier | modifier le wikicode]
- (de) Biographie en Allemand
- (fr) Krafft-Ebing, Richard von. Etude médico-légale, psychopathia sexualis : avec recherches spéciales sur l'inversion sexuelle., Paris, 1881 texte intégral dans la traduction française disponible sur Gallica
Notes[modifier | modifier le wikicode]
- ↑ Jean-Jacques Tyszler, "La paranoïa invisible, Remarques sur la continuïté", dans La clinique lacanienne, n° 5, 2001.
- ↑ KRAFFT-EBING Richard, Psychopathia Sexualis, 1886.
- ↑ KRAFFT-EBING Richard, "Ueber Zoophilia erotica, Bestialität und Zooerastie", dans Allgemeine Zeitschrift für Psychiatrie, vol 50, 1894, pp. 761-765.
--Chiron 8 mars 2009 à 11:41 (CET)