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On le voit, la doxa a souvent associé la syphilis à une maladie exotique ramenée en Europe par des marins venus d’Amérique au 15e et 16e siècle. C’est le mal venu d’ailleurs par excellence. On pensait alors que les conquistadors espagnols l'avaient ramenée d’Amérique en l'attrapant avec les femmes indigènes. La légende consiste à penser qu'elles-mêmes l'avaient contractée par leurs époux bergers qui partaient plusieurs semaines en montagne avec leurs troupeaux de lamas. Ce serait en ayant des relations zoophiles avec leurs animaux que ces pasteurs auraient été atteints. Cette croyance n’est pas sans rappeler les rumeurs qui attribuaient [[sida et zoophilie|l'origine du sida]] au relations sexuelles homme/singe en Afrique. | On le voit, la doxa a souvent associé la syphilis à une maladie exotique ramenée en Europe par des marins venus d’Amérique au 15e et 16e siècle. C’est le mal venu d’ailleurs par excellence. On pensait alors que les conquistadors espagnols l'avaient ramenée d’Amérique en l'attrapant avec les femmes indigènes. La légende consiste à penser qu'elles-mêmes l'avaient contractée par leurs époux bergers qui partaient plusieurs semaines en montagne avec leurs troupeaux de lamas. Ce serait en ayant des relations zoophiles avec leurs animaux que ces pasteurs auraient été atteints. Cette croyance n’est pas sans rappeler les rumeurs qui attribuaient [[sida et zoophilie|l'origine du sida]] au relations sexuelles homme/singe en Afrique. | ||
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La syphilis est une infection sexuellement transmissible (IST) également connue sous le nom de vérole. Il s'agit d'une maladie infectieuse et contagieuse, due au tréponème pâle. Elle se manifeste par un chancre initial et par des atteintes viscérales et nerveuses tardives, certaines manifestations survenant plusieurs années après la contamination.
Comme les autres IST, elle est facilement traitable à l'aide d'antibiotiques. Elle se dépiste par une simple prise de sang. On peut s'en protéger en utilisant des préservatifs.
Origines de la syphilis[modifier | modifier le wikicode]
Les origines de la syphilis ne sont pas connues. Pendant longtemps, la théorie qui a prévalu était que la maladie avait été apportée du Nouveau Monde dans l'Ancien à l'occasion du premier voyage de Christophe Colomb. Cette théorie semble aujourd'hui remise en question. Plusieurs recherches ont permis de montrer qu'elle avait peut-être déjà été identifiée dans l'antiquité grecque et des preuves ont été apportées de son existence au Moyen-Âge.
Avant ces découvertes récentes, on considérait que la syphilis avait fait son apparition en 1494 à Naples et qu'elle y avait été apportée par des marins espagnols de l'équipage de Christophe Colomb qui participaient à une campagne militaire de Charles VIII. Une analyse phylogénétique redonne cependant du crédit à une épidémie d'origine Américaine à partir d'un agent facilement transmissible et présent chez l'homme depuis toujours qui aurait muté.
Syphilis et zoophilie[modifier | modifier le wikicode]
Le nom de syphilis est utilisé pour la première fois par Girolamo Fracastoro en 1530 dans son œuvre Syphilis sive de morbo gallico, où il décrit l'histoire allégorique d'un berger nommé Syphilus qui aurait été le premier à contracter la maladie pour avoir mis en colère les dieux.
On le voit, la doxa a souvent associé la syphilis à une maladie exotique ramenée en Europe par des marins venus d’Amérique au 15e et 16e siècle. C’est le mal venu d’ailleurs par excellence. On pensait alors que les conquistadors espagnols l'avaient ramenée d’Amérique en l'attrapant avec les femmes indigènes. La légende consiste à penser qu'elles-mêmes l'avaient contractée par leurs époux bergers qui partaient plusieurs semaines en montagne avec leurs troupeaux de lamas. Ce serait en ayant des relations zoophiles avec leurs animaux que ces pasteurs auraient été atteints. Cette croyance n’est pas sans rappeler les rumeurs qui attribuaient l'origine du sida au relations sexuelles homme/singe en Afrique.
Ainsi, la syphilis est présentée comme l'incarnation de la dépravation sexuelle interraciale. Cette interprétation rapproche l'indigène de l'animal et installe une opposition entre le colonisateur et le colonisé en rendant toute interaction avec les indigènes menaçante. La syphilis a même été utilisée pour prouver la différence biologique des races. On prétend alors que les colonisés accoutumés à ce mal étant plus résistants aux germes syphilitiques, on avance que même que les indigènes non contaminés sont des exceptions. La généralisation affirmée de cette contamination justifie la méfiance que doivent s’imposer les colons vis-à-vis des populations locales.
Cette description "de « l’autre », cet étrange individu, par sa « race, ses maladies et ses perversions, agit comme un négatif qui permet de révéler le modèle positif qu’est le colonisateur. Face à l’homme asiatique, gracile, efféminé, sensuel, drogué, vérolé et pédéraste, se dresse la figure de l’homme européen, victorieux, robuste, viril, musclé et hétérosexuel. Face à la femme asiatique masculine, sans formes, négligée et repoussante, se dresse la figure de la femme européenne, féminine, aux formes avantageuses, gracieuse et attirante. « L’autre » est substantiellement l’inférieur, et son rôle de dominé n’en est que plus naturel et le rend d’autant plus suspect, voire dangereux." (Jean-Raphaël Bourge, Décembre 2006)
Dans un article, Franck Proschan met en évidence le rôle des constructions conjointes des races, des genres et des sexualités dans l’entreprise coloniale française. Aussi, à l’heure du post-colonialisme, il est intéressant de voir dans quelle mesure ce discours a muté pour continuer à justifier la discrimination raciale sous une autre approche…
Sources[modifier | modifier le wikicode]
- http://fr.wikipedia.org/wiki/Syphilis
- Jean-Raphaël Bourge, "Syphilis, Opiomania, and Pederasty", Post-Ô-porno!, http://gaadjou.joueb.com/news/syphilis-opiomania-and-pederasty
- Franck Proschan, « Syphilis, Opiomania, and Pederasty » : Colonial Constructions of Vietnamese (and French) Social Diseases, Journal of the History of Sexuality - Volume 11, Number 4, October 2002, University of Texas Press, pp. 610-636